Après l’échec des NAO, une intersyndicale, à laquelle FO participe, a appelé début février les salariés de Lidl à faire grève. Outre la question des salaires et des conditions de travail, les syndicats dénoncent un projet d’ouverture de l’ensemble des magasins le dimanche matin.
Avec 300 magasins concernés, la mobilisation a été d’une ampleur inédite chez Lidl, où les salariés ont été
appelés à faire grève à partir du 7 février par cinq organisationsnsyndicales dont FO. L’appel a été suspendu
le 10 février, mais il pourrait être relancé.
L’enseigne, qui a perdu des parts de marché face à ses concurrents, entend se relancer dans la course aux petits prix. Cela se traduit notamment par une austérité salariale. Les NAO se sont achevées le 5 février sur une augmentation générale de 1,2%, soit en dessous du niveau de l’inflation. C’est largement insuffisant pour FO, d’autant que cette année, comme l’an dernier, les 46000 salariés ne toucheront pas de participation, faute de bénéfices.
La direction a aussi fait part de sa volonté d’ouvrir tous les magasins le dimanche matin, dès juin 2025, pour augmenter ses résultats. L’annonce a mis le feu aux poudres. Actuellement, seule la moitié des 1600 supermarchés de l’enseigne ouvrent le septième jour.
2200 salariés en moins en trois ans
Cela s’ajoute à une forte dégradation des conditions de travail. Dans un avis rendu le 10 décembre 2024 à l’unanimité des élus FO, le CSE central de Lidl France dénonçait la perte, depuis 2022, de 2200 salariés, alors que le parc de supermarchés a continué à progresser. Selon FO, les départs ne sont plus remplacés. Le CSEC appelle la direction à « ne pas compenser la baisse de la marge issue de la guerre des prix
par la réduction de la masse salariale ».
Dernière revendication, la réduction de l’indice de performance, calculé à partir du nombre d’articles passés en caisse par heure de travail. « Les 2,6 points de performance supplémentaires obtenus en 2023 ont permis la réalisation de 6,7 millions d’euros d’économies », précise le CSEC, qui pointe les « coûts sociaux générés », et une détérioration de la qualité du service rendu au client.
Lors d’une réunion organisée le 14 février, la direction n’a apporté aucune réponse concrète aux revendications des salariés. L’intersyndicale doit se réunir prochainement pour décider des suites à donner au mouvement.
Clarisse Josselin
Journaliste à l'inFO militante