Avignon : Carrefour Essentiel n’est déjà plus (et c’est dommage)

Rédigé le 10/09/2020


 

Carrefour Avignon… L’an dernier, à pareille époque, c’était l’une des “stars” du réseau. Alexandre Bompard, Pascal Clouzard (alors patron de la France), Marie Cheval (en charge des hypers), tous regardaient avec attention les premiers pas du nouveau bébé : “Essentiel”. Un concept dont l’objectif était de sauver, par les coûts, des hypers en difficulté (à Avignon, les pertes se comptaient en millions). Pour faire simple, la cible était Kaufland, les hypers de Lidl en Allemagne : offre réduite, productivité poussée, promotion simplifiée, théatralisation et services limités.

“Essentiel”, c’était – comme son nom l’indique – un hyper essentialisé. C’est désormais terminé. Car, comme toujours, Carrefour n’a pas su attendre pour valider ou invalider les nouveaux fondamentaux qu’il entendait poser. Dès les premiers mois d’ouverture, les ventes ont en effet plongé sous le double effet d’une baisse violente de prix (jusqu’à 10 %) et d’une réduction d’assortiment. Et même si c’était anticipé, Carrefour n’a pas résisté et a inversé le cap dès fin 2019… L’hyper a de nouveau suivi le programme publi-promo national, l’assortiment a été poussé (des milliers de réfs en plus, pas des centaines !), le service revenu à la poissonnerie, les racks démontés pour remettre des gondoles classiques, etc. Ma grand-mère disait bien que “faire et défaire, c’est toujours travailler“. Certes, mais c’est perdre du temps. Dit plus simplement encore, Carrefour n’a pas su tenir ses convictions et a donc enterré Essentiel avant de laisser au concept le temps de vivre… ou de mourir. Mais sans répondre définitivement à la question de la pertinence d’un hyper low-cost sur le marché français, comme Kaufland en Allemagne. Et, pire, en prenant le risque d’un “entre-deux” insatisfaisant : plus hyper low-cost mais pas vrai hyper non plus car le point de vente n’en a pas les moyens. Donc – pour ceux qui ne comprendraient pas entre les lignes – oui, dans la méthode, c’est décevant. 

 

En images… 

 

LE RETOUR DES GONDOLES

Aujourd’hui, une partie de l’épicerie est implantée sur gondoles. 

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C’était 100 % rack avant

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Exemple précis sur les pâtes : avant/après

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LE RETOUR DU CHOIX

A l’origine, pour baisser les coûts et améliorer la productivité, Carrefour avait drastiquement réduit l’assortiment. De 32 000 codes à 15 000 en PGC. Machine arrière désormais. C’est presque l’hyper choix ! Illustrations ici avec 9 références de jus de pomme MDD, 2 réfs différentes pour la seule UB de jus d’orange premier prix (Hélior et le produit blanc) ou encore… 12 réfs de confiture de fraise, sans compter les 3 présentes dans la gondole de produits régionaux ! 

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LE RETOUR DE LA PROMO

Carrefour avait aussi “coupé la promo” pour financer la baisse des prix générale. Là aussi, retour en arrière. L’hyper suit les catalogues. 

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LE RETOUR DE LA POISSONNERIE TRAD

Prenant acte des difficultés à faire vivre un rayon à service sur un faible chiffre d’affaires, Carrefour avait condamné la poissonnerie trad. La revoilà. Et l’illustration des difficultés de “l’entre-deux”. Car, d’évidence, la nouvelle poissonnerie manque quand même d’intérêt : plus proche d’un super de 2 000 m2 que d’un hyper de plus de 7 000 m2. Ce qui empêche en outre Carrefour de baser un employé à demeure. 

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