Suite à la présentation devant le comité social et économique central lors de la séance des 18 et 19 juin (lire le flash info ou le compte rendu), FO a interpelé la direction sur les nombreuses questions que pose ce dossier, alors que les tenues seront distribuées à partir du mois de septembre.
Madame la Directrice,
Par la présente, je fais suite à la présentation effectuée lors du CSE Central des 18 et 19 juin derniers concernant la mise à disposition d’un nouveau vestiaire pour les salariés des hypermarchés.
Comme l’a souligné la délégation FO lors de la réunion, cette initiative est globalement bien accueillie et très attendue par les salariés. Néanmoins, plusieurs points ont été soulevés sans que des réponses précises et indispensables n’aient été apportées, condition pourtant essentielle au déploiement effectif de ce vestiaire pour l’ensemble des salariés.
Tout d’abord, le document remis aux élus ne présente pas un inventaire exhaustif des trousseaux spécifiques à chaque métier. Je vous demande donc de bien vouloir me transmettre, dans les plus brefs délais, un catalogue complet des différentes tenues prévues, par métier et par secteur. J’ai par ailleurs noté que les salariés rattachés aux services non-marchands se verront attribuer des tenues issues du catalogue Supply ; je vous saurais gré de bien vouloir m’en faire aussi parvenir une copie.
Vous indiquez également que, pour des raisons budgétaires, le renouvellement intégral des tenues s’effectuera sur une période de trois ans, avec des remplacements « au fil de l’eau » pour les tenues usées, à l’exception des magasins référents, pour lesquels un renouvellement à 100 % est prévu dès la rentrée. Cette stratégie ne doit en aucun cas conduire à créer une disparité entre les magasins, d’autant plus que, de manière générale, l’état des tenues actuelles est déjà très dégradé. Il en va d’une part de l’image de marque de Carrefour mais également des conditions de travail des salariés.
Par ailleurs il semblerait, toujours en raison d’arbitrages budgétaires, que la fourniture de pantalons ait été restreinte aux seuls métiers de boulanger, boucher et d’employé libre-service. J’attire votre attention sur la nécessité d’élargir cette dotation à certaines populations, en particulier aux pâtissiers, dont l’activité quotidienne expose fortement les vêtements aux salissures, et ce malgré le port du tablier. Il est d’ailleurs important de rappeler que dans l’ancien vestiaire, les pantalons étaient bien inclus. L’arrêt de la fourniture du pantalon pour les autres métiers m’interroge également. Il fera peser, sur les salariés concernés, une dépense personnelle, alors même que leurs tâches entraînent une usure rapide des vêtements portés durant le travail.
Le choix de certaines matières retenues suscite également des interrogations. Une grande partie des nouvelles tenues est fabriquée à partir de fibres synthétiques ou de mélanges contenant une faible proportion de coton. Or, bon nombre de salariés exercent des métiers physiquement exigeants, parfois dans des locaux mal isolés et exposés à d’importantes variations de température.
Ces matières synthétiques, peu respirantes, peuvent provoquer gêne, frottement ou sudation excessive. De même, le choix de chemisiers satinés, notamment pour les conseillères, nous semble inadapté, tant en raison de la matière utilisée que du manque d’opacité des pièces.
De plus, les règles élémentaires d’hygiène ne semblent pas avoir été pleinement prises en compte, notamment dans le choix d’équiper les salariés des PFT de simples casquettes. Je me permets de rappeler que le port du calot ou de la charlotte à usage unique constitue une exigence essentielle en matière d’hygiène et de sécurité alimentaire.
Enfin, il conviendrait également d’évaluer la pertinence de ne prévoir ni tenue ni élément distinctif pour les salariés de niveau 4 et au-delà. Cette absence d’identification visuelle soulève des interrogations, notamment s’agissant des cadres hommes, dont la tenue semble, à ce stade, identique à celle des conseillers.
Pour l’ensemble des problématiques évoquées dans ce courrier, je vous demande de bien vouloir apporter, dans les meilleurs délais, les éclaircissements nécessaires, d’autant plus que ce vestiaire est déjà en production et que les magasins seront en mesure de passer commande à compter du 15 juillet, pour des livraisons prévues début septembre.
Je reste naturellement à votre disposition pour tout échange complémentaire sur ce sujet.
Dans l’attente de vos réponses, je vous prie d’agréer, Madame la Directrice, l’expression de mes salutations distinguées.
Dominique MOUALEK
Délégué Syndical National
FO Carrefour Hypermarchés