Après Bio c'Bon, le groupe vise l'enseigne Grand Frais mais pourrait affronter la concurrence de plusieurs fonds.
Le groupe de grande distribution envisagerait bel et bien de réaliser une des plus grosses opérations de son histoire en tentant de mettre la main sur l'enseigne Grand Frais. Alexandre Bompard aurait mandaté la banque BNP-Paribas pour l'accompagner dans ses échanges avec les actionnaires de Prosol (qui est le pôle de fruits et légumes et crèmerie de l'enseigne).
Carrefour réalise des acquisitions dans des pays où il est déjà présent. Une stratégie qui l'a mené à racheter Bio c'Bon en novembre et la centaine de magasins de la marque. On peut également citer les rachats de magasins Wellcome à Taiwan, Supersol en Espagne et Makro au Brésil intervenus en 2020.
Une opération incertaine
Pour mettre le grapin sur Grand Frais, Carrefour va devoir sortir le chéquier, puisque Ardian, actionnaire majoritaire de Prosol, demanderait entre 3 et 4 milliards d'euros. Il semblerait aussi que la société soit très convoitée actuellement. Selon les analystes, Carrefour va aussi devoir batailler pour convaincre le Conseil d'administration du groupe. En outre, l'opération est complexe puisque l'enseigne Grand Frais est constituée de plusieurs pôles en plus de Prosol, à savoir EEF (Euro Etyhnic Foods) consacré à une gamme d'épicerie et un autre consacré à la boucherie, détenu par la famille Despinasse. Or EEF a déjà été racheté en 2020 plus d'un milliard d'euros par PAI Partners.
Difficile donc d'envisager un rachat total de la marque par Carrefour. Mais petite lueur d'espoir tout de même : PAI Partners, qui convoitait aussi Prosol, n'est plus le bienvenu. D'autres investisseurs sont entrés dans le jeu, dont des Américains, mais... pas sûr que cela plaise du côté de Bercy, qui s'est montré hostile au rachat de Carrefour par le groupe canadien Couche-Tard.